Tout savoir sur la ménopause

La ménopause correspond à l’arrêt définitif des cycles menstruels, confirmé lorsqu’une femme n’a plus ses règles depuis 12 mois consécutifs. Ce phénomène biologique naturel survient en moyenne en France autour de 50 ans, bien qu’il puisse varier selon les femmes. Il résulte de l’épuisement progressif du stock de follicules dans les ovaires, entraînant un arrêt de leur fonctionnement hormonal. Les ovaires cessent alors de produire les œstrogènes et la progestérone, hormones essentielles à la régulation du cycle menstruel et à d’autres fonctions corporelles.

Cette transition est précédée par une phase appelée périménopause, marquée par des fluctuations hormonales importantes. Pendant cette période, les cycles deviennent irréguliers, avec parfois des règles abondantes ou espacées. La ménopause peut également être précoce, survenant avant 40 ans. Cela peut être lié à une maladie, des traitements médicaux ou à une insuffisance ovarienne prématurée.

Les œstrogènes et la progestérone jouent un rôle central dans le cycle menstruel, mais leur impact s’étend bien au-delà. Les œstrogènes participent à la santé osseuse, cardiovasculaire et cognitive. Ils influencent également la qualité de la peau, des cheveux et de la muqueuse utérine. La progestérone, produite par le corps jaune après l’ovulation, prépare l’utérus à accueillir une grossesse et régule la formation des caillots de sang pendant les menstruations.

Avec la baisse du taux de ces hormones féminines, plusieurs conséquences se manifestent. On observe notamment une modification de la densité osseuse pouvant entraîner une fragilité accrue. Sur le plan cardiovasculaire, le risque
de déséquilibres cardiovasculaires s’accroît.

L’âge auquel les femmes traversent les différentes phases de la ménopause peut varier, influencé par des facteurs génétiques, environnementaux et de santé. Cependant, en France, les données disponibles indiquent des moyennes représentatives :

Périménopause : Cette phase de transition débute généralement entre 45 et 50 ans. Certaines femmes peuvent toutefois la vivre dès 40 ans, tandis que d’autres ne la remarquent qu’après 50 ans. Les fluctuations hormonales, avec des cycles menstruels irréguliers, en sont la principale caractéristique.

Ménopause : L’âge moyen d’apparition de la ménopause, défini par l’arrêt définitif des règles, est d’environ 50 ans. Chez certaines femmes, elle peut survenir plus tôt : on parle alors de ménopause précoce, avant 40 ans. À l’inverse, une ménopause tardive se manifeste après 55 ans.

Postménopause : Cette phase commence dès l’arrêt des règles pendant au moins 12 mois et dure jusqu'à la fin de la vie de la personne. Les manifestations de la ménopause tendent à s’atténuer après les premières années, bien que certaines conséquences, comme la sécheresse vaginale ou la perte de densité osseuse, puissent persister.

Les effets de la ménopause peuvent s’étaler sur plusieurs années. Par exemple, les bouffées de chaleur peuvent durer 7 ans ou plus.

La périménopause puis la ménopause peuvent provoquer une large gamme de signes, qui varient en intensité et en durée selon les femmes. Parmi les manifestations les plus fréquentes, on peut retrouver :

• Cycles menstruels irréguliers : Les règles peuvent devenir imprévisibles, avec des intervalles plus longs ou même plus courts. Elles peuvent aussi être plus abondantes ou au contraire moins abondantes.
• Bouffées de chaleur : Ces sensations de chaleur intense, souvent brusques, peuvent être accompagnées de rougeurs sur le visage et le cou.
• Sueurs nocturnes : Ces épisodes de transpiration excessive la nuit perturbent souvent le sommeil et provoquent de la fatigue.
• Problèmes de sommeil : Les difficultés à s’endormir, les réveils fréquents ou matinaux, ou les sensations de sommeil non réparateur, ont un impact négatif sur la qualité de vie des femmes et nécessitent une attention particulière.
• Fatigue physique : La sensation de fatigue est fréquente même après une nuit normale de sommeil. Les activités quotidiennes peuvent sembler difficiles à réaliser.
• Fatigue mentale ou intellectuelle : Difficulté à se concentrer, oublis fréquents ou sensation de confusion mentale ou de baisse de performance intellectuelle, peuvent donner le sentiment d’être débordée.
• Irritabilité et sautes d’humeur : Les fluctuations hormonales entraînent souvent de la nervosité, ou des changements d’humeur soudains. Les états émotionnels peuvent varier, avec parfois une baisse de moral ou de la tristesse.
• Prise de poids : Certaines femmes remarquent un gain de poids, souvent localisé autour de l'abdomen.
• Sensation de faim accrue : Les fringales et les grignotages peuvent être plus courants, ou encore les envies d’aliments gras ou sucrés, avec parfois la sensation de n’être jamais rassasiée.
• Douleurs articulaires ou musculaires : On peut ressentir des douleurs articulaires ou musculaires, lombaires, dans la nuque ou tête. La perte de densité osseuse peut démarrer avec la chute hormonale, et s’accentuer avec le temps, provoquant à plus long terme des fractures de gravité variable. Ces manifestations ne doivent pas être prises à la légère.
• Maux de tête : Les variations hormonales peuvent entraîner des céphalées plus fréquentes.
• Gênes / Problèmes urinaires : Les désagréments urinaires sont plus fréquents, et certaines femmes peuvent ressentir une envie fréquente d’uriner, avoir des fuites involontaires, ou encore des infections urinaires répétitives.
• Sécheresse vaginale : Une diminution de la lubrification naturelle peut causer une gêne ou rendre les rapports sexuels inconfortables.
• Diminution de la libido : Les changements hormonaux peuvent réduire l’appétit sexuel ou la satisfaction lors des rapports.
• Sensibilité mammaire : Une sensation de tension ou de sensibilité accrue dans les seins peut se manifester.
• Perte de cheveux ou ongles cassants, peau plus sèche : Les modifications hormonales peuvent affecter la qualité des cheveux et des ongles. La peau peut devenir plus sèche et nécessiter un soin accru.

Ces signes, bien qu’inconfortables, sont transitoires pour la plupart des femmes. Ils témoignent que le corps entre dans une nouvelle phase. Des solutions naturelles peuvent être envisagées pour mieux les gérer et s ‘adapter au changement.

Lorsque les règles ont disparu depuis 12 mois consécutifs et que la femme est dans la tranche d’âge typique, cela signifie qu'elle est ménopausée et aucun examen n’est généralement nécessaire. 

Pour atténuer les désagréments de la ménopause, plusieurs solutions naturelles peuvent être envisagées en première intention. Elles permettent d'agir sur les effets des changements hormonaux, notamment les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes. Les solutions qui suivent visent ces symptômes

Les solutions naturelles à base de phytoœstrogènes

Le soja est riche en isoflavones, qui sont des composés végétaux mimant partiellement les œstrogènes. Ceux-ci peuvent atténuer certains désagréments liés à la ménopause comme les bouffées de chaleur.

Le cimicifuga ou actée à grappes noires est une plante d’origine nord américaine. Elle a la propriété de participer à diminuer certains désagréments de la ménopause. Notamment, elle contribue à réduire la sévérité, la durée et l’incidence des bouffées de chaleur et des suées nocturnes.

Le Trèfle rouge, grâce à sa richesse en isoflavones, agit comme un œstrogène végétal. Ces composés, appelés phytoœstrogènes, imitent l'action des œstrogènes du corps et peuvent contribuer à réduire la fréquence et l’intensité des bouffées de chaleur. Cette plante est particulièrement adaptée pour les femmes qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas recourir à un traitement hormonal substitutif. Elle est cependant déconseillée chez les femmes ayant des antécédents personnels ou familiaux de cancer du sein.

La Sauge, utilisée depuis l'Antiquité, est un allié contre les sueurs nocturnes et les bouffées de chaleur. Elle peut jouer
un rôle dans le confort thermique et améliorer le confort digestif en cas de ballonnements fréquents, souvent aggravés par les fluctuations hormonales.

Le Houblon, bien connu pour ses propriétés relaxantes, contribue à apaiser les problèmes de sommeil et l’irritabilité. Il contient également des phytoestrogènes, ce qui en fait une plante bénéfique pour diminuer les désagréments associés à une diminution des œstrogènes. En raison de la présence de 8-prenylnaringénine, cette plante est déconseillée en cas d’antécédent personnel ou familial de cancer hormonodépendant.

Les solutions naturelles sans phytoœstrogènes

Le Gattilier, quant à lui, soutient les mécanismes physiologiques liés à l’équilibre hormonal. En régulant les niveaux de progestérone, il est particulièrement efficace dans la gestion des désagréments ressentis durant la périménopause, comme les cycles irréguliers ou les tensions mammaires. Elle est cependant déconseillée chez les femmes ayant des antécédents personnels ou familiaux de cancer du sein.

Les vitamines D3 et K2 aident à maintenir une bonne santé osseuse. De plus, la vitamine D3 améliore l'absorption du calcium, qui contribue à limiter la perte de densité minérale osseuse chez les femmes ménopausées. Une faible densité minérale osseuse constitue un facteur de risque des fractures ostéoporotiques.

Les adaptogènes comme l’Ashwagandha sont des plantes reconnues pour leurs propriétés modulatrices du stress et de l’équilibre hormonal. Elles permettent de mieux s’adapter aux modifications physiques rencontrées lors de la ménopause, favorisant ainsi un meilleur soulagement des symptômes et la restauration d’un équilibre.

Ces solutions naturelles s’intègrent idéalement dans une approche globale comprenant une alimentation variée et équilibrée et de l'exercice physique. En complément, une alimentation équilibrée et une activité physique régulière restent incontournables. Privilégier des aliments riches en calcium, en magnésium et en oméga-3, comme les produits laitiers, les légumes verts et les poissons gras, aide à maintenir une bonne santé osseuse et cardiovasculaire. L’exercice physique, notamment les activités comme la marche rapide ou le yoga, contribue non seulement à limiter la prise de poids souvent observée après la ménopause, mais aussi à renforcer les muscles et les os tout en améliorant le moral. En résumé, la transition vers la ménopause s’accompagne de manifestations inconfortables et mérite que les femmes écoutent leur corps et prennent soin d’elles.