Vitamine D et pathologies infectieuses respiratoires
Avant l’épidémie Covid 19, la communauté scientifique savait qu’une supplémentation en vitamine D était associée à une réduction significative des infections respiratoires.
Depuis le début de la pandémie, des preuves émergent ; un taux sanguin de vitamine D insuffisant est corrélé à un risque accru de développer une infection à Covid 19 mais aussi à la gravité des symptômes observés. Ce risque de maladie Covid 19 grave est 8 fois plus fort chez les patients carencés que chez les personnes non carencées.
La vitamine D aurait 2 actions : Une action immunomodulatrice et une action anti-inflammatoire
- La vitamine D renforce la fonction immunitaire contre les maladies virales. Elle stimule l’action des cellules immunocompétentes. Elle permet de réduire le taux de survie des virus et leur possibilité de se répliquer.
- La vitamine D permet de réduire les phénomènes inflammatoires. Elle assure ainsi un meilleur contrôle de la tempête de cytokines démontrée lors des phases graves de l’affection respiratoire Covid 19.
Habituellement, les apports nutritionnels conseillés en vitamine D sont de 200 à 400 UI/j chez l’adulte de moins de 65 ans et de 600 UI chez les plus de 65 ans, pour les pays en zone tempérée. En Norvège, pays à ensoleillement réduit, 800 UI sont recommandées quotidiennement. La société américaine d’endocrinologie préconise quant à elle jusqu’à 1500 UI par jour.
Le saviez-vous ?
Face à la pandémie Covid 19, l’Académie Nationale de Médecine depuis mai dernier recommande de doser rapidement le taux de vitamine D chez les personnes âgées de plus de 60 ans atteintes de Covid-19, et d’administrer, en cas de carence, une dose de charge de 50.000 à 100.000 UI, afin de contribuer à limiter les complications respiratoires.
Elle recommande également d’apporter une supplémentation en vitamine D de 800 à 1000UI/j chez les personnes âgées de moins de 60 ans dés la confirmation du diagnostic de Covid-19.
Les sources de vitamine D sont diverses
- le soleil par action des UVB sur la peau, est la principale source de vitamine D dans l’organisme
- les sources végétales : noix, graines, huiles, germes de blé, champignons ( shitaké )
- les sources animales : lait entier, jaune d’œuf, beurre, fromage, poissons gras marins ( saumon, thon, hareng, sardine )
Toutefois, l’apport alimentaire de vitamine D n’apporte que 20 % des besoins habituels : pour atteindre 200 UI soit la moitié ou le tiers de ces besoins selon les individus, il faudrait absorber quotidiennement 1 verre de lait entier + 1 yaourt + 50 g de fromage + 20 g de beurre. Aussi, il faut renforcer l’apport dans l’alimentation courante par une supplémentation appropriée.
Dès que possible, faites une activité physique à l’extérieur !
En effet, être actif à l’extérieur amène une synthèse de la vitamine D dans la peau grâce aux ultra-violets.
Sinon, il faut avoir une alimentation riche en vitamine D et supplémenter les populations à risque : personnes âgées, personnes en surpoids, sujets à risque cardio-respiratoire, personnes fragiles, sujets fatigués et stressés.
L' huile de foie de morue est une source intéressante de vitamine D et apporte également des omégas 3... Elle peut être utilisée sur les conseils d’un professionnel de santé.
Docteur Patrick Aubé, membre du conseil scientifique de l’Institut Arkopharma
Bibliographie :
Communiqué de l’Académie nationale de Médecine. 22 mai 2020. Vitamine D et Covid-19 - Consultez le PDF.
COVID-19 : un rôle de plus en plus prégnant pour la vitamine D. Actualités Medscape, 2020-12-02.
Prévention de la carence en Vitamine D chez l’adulte de 18 à 65 ans. Consultez le PDF.
