Fabrice Maurice

Fabrice, qui es-tu ?

Nom : Fabrice Maurice
Profession : Responsable « Achats & Sourcing de plantes »
Âge : 48 ans
Cursus : DEA Hétérochimie, Polymère et Catalyse USTL de Montpellier
Ancienneté chez Arkopharma : 23 ans
Produit préféré : Arkodigest® NoReflux et la gamme des Arkofluides® BIO
Passions, centres d'intérêts : les vieilles pierres, la découverte de villages reculés de montagne, mes belles Pyrénées, la cuisine, l'aquariophilie et surtout le jardinage d'envergure
Devise : « Rien ne sert de courir, il faut que ça pousse à temps » et « Silence, ça pousse ! »

En quoi consiste le métier de « achats & sourcing de plantes » chez Arkopharma ?

Mon métier consiste à gérer le sourcing (la recherche), les achats et l'approvisionnement des plantes médicinales, identifier les pays où elles poussent dans les meilleures conditions et sélectionner les producteurs les plus engagés et capables de respecter notre cahier des charges et nos exigences de traçabilité. La recherche et l'achat de plantes sont les premiers maillons de la chaîne ; c'est par-là que tout commence.

Recherche de plante

Alimenter la production en plantes demande une organisation minutieuse et surtout beaucoup d’anticipation car chaque plante est spécifique et climato-dépendante. À chaque demande, il faut :

  • Établir le biotope de la plante et mieux comprendre son environnement (Où pousse t-elle ? À quelle saison ? Quelle quantité d’actif cibler ? etc.) ;
  • Contacter nos partenaires producteurs et sélectionner celui qui semble le plus apte à la cultiver ;
  • Faire cultiver ou organiser la collecte de la plante (mise en champs, récolte, etc.) ;
  • Croiser les doigts pour que les conditions climatiques soient clémentes !

Compte-tenu du travail préalable nécessaire, j’achète souvent une variété de plante en anticipé (avant même qu’elle n’ait poussé !), de 1 à 3 ans à l’avance ; je m’appuie sur mon expérience, mon instinct et surtout sur mes partenaires producteurs que je côtoie depuis de nombreuses années.

Les plantes sont conservées au minimum 1 année ; si le stock est entièrement utilisé avant que la plante ait repoussé, la production s’arrête ; toute la chaine est grippée.

Fabrice Maurice

Analyse de la matière première

Une fois le producteur choisi, je reçois des échantillons que je pré-sélectionne et sur lesquels notre laboratoire réalise différents types d’analyses : microscopiques, macroscopiques, reconnaissance botanique, taux d’éléments étrangers, métaux lourds, contaminants divers, etc. en fonction du degré de risque estimé de la plante.

Ces analyses prennent environ 3 semaines, pas plus, car il ne faut pas oublier qu'une plante c'est vivant !

La décision d'achat est uniquement basée sur la conformité des résultats des tests au cahier des charges.

Traitement interne de la matière première

Une fois les plantes arrivées chez nous, on applique une procédure d’échantillonnage pour avoir une représentativité maximum de chaque lot. Ces échantillons sont de nouveau analysés et si la plante passe tous les tests, elle peut rentrer en production, et la chaine continue.

En principe mon travail s'arrête au moment où le lot est libéré, mais je continue à la suivre parfois jusque sur la chaine de production.

J’interviens ainsi lorsque je vois des axes d’améliorations avec le producteur. On est toujours en train d’essayer d’améliorer la qualité des plantes qu’on achète.

Des métiers qui se croisent : Fanny Perraudin travaille aussi sur l'analyse d'échantillons, mais elle intervient essentiellement sur les nouvelles plantes.

Que fais-tu quand le lot que tu as acheté ne correspond pas ?

Il arrive qu’on refuse des lots parce qu’ils ne sont pas conformes aux spécifications mais tout est mis en place en amont pour que ça n’arrive pas.

J’incite les producteurs à s’équiper d’outils de travail qui peuvent améliorer la qualité des plantes livrées, pour les couper, les trier, les rendre encore plus riches que ce qu’elles peuvent être.

Comment as-tu appris à différencier les plantes ?

J’ai acquis mes bases grâce à mes racines, aucune école ne te forme à l’achat de plantes, tu apprends sur le tas et on n’est pas beaucoup à exercer ce métier. Pour être un bon sourceur de plantes, il faut minimum 6 à 8 ans. Tu n’achètes pas une plante comme un produit synthétique, il n’y a pas de " marchand de plantes ". On n’a jamais fini d’apprendre !

Est-ce qu'il t'arrive encore d'être surpris ?

Tout le temps ! Ce qui m’anime c’est de toujours engranger des connaissances et d’aller au bout des choses. Pour chaque plante on a une petite histoire : d’où vient-elle, comment est-elle cultivée, quel problème rencontré par le passé sur cette plante, de quoi il faut se méfier, existe-t-il plusieurs variétés, etc.

Chaque saison a aussi ses spécificités : les racines sont récoltées plutôt en automne, la disponibilité des graines de Guarana est en hiver, les feuilles d’Artichaut plutôt au printemps, l’harpagophytum pendant l’hiver austral, etc.

Rien ne sert de courir, il faut le temps que ça pousse.

Le BIO chez Arkopharma : En 2020, une grande partie de notre gamme Arkogélules® passera en BIO. Comment vas-tu gérer cela ?

Ce passage en BIO, je l’ai anticipé déjà depuis très longtemps. J’ai petit à petit écarté les réseaux de production conventionnels pour m’intéresser aux réseaux BIO et à force d’en parler aux fournisseurs certains ont pris le virage avec nous.

Les producteurs BIO s’appuient sur le règlement européen et suivent les bonnes pratiques de production de l’agriculture biologique. Ils sont certifiés et inspectés par des organismes certificateurs agréés. Dans le reste du monde, les producteurs BIO respectent également les principes de cette réglementation.

De plus, quand on importe des produits BIO, c’est l’organisme certificateur qui autorise le départ du lot du territoire. Le BIO est très contrôlé, et nous rajoutons nos propres contrôles en interne.

Quand la plante a passé toutes ces barrières, on peut avoir confiance !

Une grande partie de nos plantes est déjà passé en BIO, la gamme des Arkofluides® en est un bel exemple.

Quelle est la principale difficulté que tu rencontres pour approvisionner des plantes BIO ?

Le volume ! Vu le nombre de références et les quantités demandées, il est parfois difficile d’identifier des sources avec la qualité requise. En plus des certifications du BIO, il faut qu’elles correspondent à notre cahier des charges interne. On a des produits de qualité chez Arkopharma !

À cela s'ajoutent les difficultés inhérentes à ce type de culture et de collecte.

La phytothérapie a-t-elle toujours fait partie des tes projets ?

En fait, je suis tombé dans la marmite quand j'étais petit et je n'en suis pas ressorti. Passé le cap des 6 ou 10 ans, une fois que tu as goûté au monde des plantes médicinales tu y restes jusqu'à la fin de ta carrière.

Je suis un petit de la montagne, j’ai grandi dans une station de ski et mes grands-parents avaient une exploitation agricole dans les Pyrénées Orientales, j’ai toujours été en osmose avec la nature et j’ai appris comment profiter des bienfaits de chaque saison qui passait.

Pourquoi avoir choisi Arkopharma ?

C'est plutôt Arkopharma qui m'a choisi. J'ai été retenu pour mon profil scientifique, ma connaissance du monde agricole, et le fait que je sois polyglotte. Puis j'ai fait mes armes et je suis resté.

Je suis issu du monde rural et pour faire ce métier il faut comprendre et aimer les agriculteurs et les producteurs, parler le même langage qu’eux. J’ai passé mon enfance sur un tracteur, je ne suis bien que dans la nature.

En plus je connaissais les plantes parce que j'ai toujours vécu à la campagne, je savais apprécier tout ce que pouvait nous donner l'environnement qui nous entourait.

J'utilisais déjà les plantes pour les soins, et même en cuisine. Je suis issu de cette nature.

Qu'est-ce que tu préfères dans ton travail ?

Les relations sincères que j'ai pu établir avec mes partenaires fournisseurs. J'en suis fier... ...à tous les niveaux. C’est un réseau que j’ai monté autour de moi avec des agriculteurs et même parfois des grossistes.

On travaille avec le monde entier : la France bien sûr mais aussi l’Inde, la Chine, l’Amérique du Sud, le Pérou, le Canada, les USA, l’Europe de l’est, l’Espagne, etc. Je me suis beaucoup déplacé pour construire mon réseau.

Mon obsession est d’aller toujours au plus près de la production.

Fabrice Maurice

Quel est ton plus bel accomplissement personnel et professionnel ?

La construction de mon réseau de partenaires. C'est un peu mon patrimoine.

Nous avons développé un niveau de complicité et nous avons une relation de confiance parce que je parle le même langage qu'eux. J'aime ce monde agricole, je suis avec eux, ils le sentent. Je parle beaucoup avec eux de leurs préoccupations, ce n'est pas le même métier que d'acheter du carton ou des produits synthétiques. Ce qui me plaît c'est que j'achète une matière première vivante, ce n'est pas inerte.

Depuis le début de ma carrière j'ai fait rentrer plus de 1000 références. Actuellement on tourne sur 120-150 plantes.

Que contient ta liste de vœux pour les 5 prochaines années ?

Une pause pour la planète et des étés pluvieux ! Les incidents climatiques se ressentent sur la production.

Anticiper les incidents climatiques est difficile, il faut avoir un plan B et un plan C, et toujours diversifier les sources d'approvisionnement. Je me rends compte qu'on achète plus une plante maintenant comme on l'achetait avant. Le climat va mal...

Conseilles-tu les produits Arkopharma autour de toi ?

C'est incontestable, les gens veulent de moins en moins de produits synthétiques. La naturalité revient sur le devant de la scène (et il était temps !). Mon entourage proche - et moins proche - me demande souvent de leur décrire les plantes présentes dans nos produits, leur origine et la façon que j'ai de les sélectionner pour garantir leur haut niveau de qualité.

Ma gamme préférée est Arkofluides®, c'est une large gamme à base de plantes BIO.

Je suis aussi bluffé par l'Arkodigest® No Reflux. Il est très efficace, largement à la hauteur de ses concurrents synthétiques.