À la découverte des huiles essentielles
Les huiles essentielles, appelées communément essences, sont connues et utilisées depuis l’antiquité pour leur parfum, leurs vertus cosmétiques et leurs propriétés assainissantes. On a coutume de dire que c’est en Perse, lieu de prédilection de culture de la rose, qu’a été découverte la distillation, qui permet l’obtention des eaux florales et des huiles essentielles.
Les caractéristiques des huiles essentielles
Très concentrées et composées de nombreuses molécules volatiles actives, les huiles essentielles doivent être utilisées avec précaution. Elles ne dispensent pas de consulter un professionnel de santé et surtout ne se substituent pas à un traitement médicamenteux mais peuvent avantageusement le compléter.
Les huiles essentielles contiennent des substances odorantes volatiles présentes dans certains végétaux et tout particulièrement dans les plantes aromatiques. Les principaux constituants sont des hydrocarbures à 10 (monoterpènes) ou 15 (sesquiterpènes) atomes de carbone et leurs dérivés oxygénés (alcools, aldéhydes, cétones). On classe souvent les essences suivant leurs constituants principaux (essences à pinènes, limonène, citronellol, linalol, menthol, camphre, anéthol, thymol,…). Elles peuvent être localisées dans de nombreux organes tels que poils glandulaires, poches sécrétrices et canaux sécréteurs, aussi bien dans les fleurs, les feuilles, les fruits que dans les écorces, les graines ou les racines.
De nos jours mieux connues et étudiées scientifiquement, les huiles essentielles sont utilisées en aromathérapie pour aider l’organisme à faire face aux petits maux saisonniers ou du quotidien.
Comment obtient-on une huile essentielle ?
Les huiles essentielles sont extraites par hydrodistillation ou entraînement à la vapeur d’eau, seul procédé reconnu officiellement. Il permet l’obtention d’un distillat constitué d’une part d’une huile essentielle, située généralement dans la partie haute, et d’autre part d’une eau florale. Toutefois, pour certaines essences comme celles des fruits de Citrus (orange, citron), on procède par expression à froid du zeste frais, à la main ou après scarifications mécaniques. L’eau florale ou hydrolat est quasiment dénuée de toute activité mais pas complètement ; elle peut ainsi convenir aux jeunes enfants chez lesquels les huiles essentielles, trop concentrées et très actives, ne sont pas utilisables.
La quantité d’huile essentielle obtenue varie selon la plante d’origine : de 3 grammes à 3 kilogrammes pour 100 kilogrammes de plantes ! Ce faible rendement de production explique le prix élevé de certaines huiles essentielles et la tentation de les falsifier. Il est donc préférable de les acheter dans un circuit sûr (pharmacie, magasins spécialisés) et de comparer les prix, les flacons pouvant aller de 5 à 15 ml en moyenne.
L’opération de distillation peut parfois conduire à l’apparition de nouvelles molécules par rapport au contenu du végétal de départ, ou plus exactement une sélection et une concentration moléculaire qui confèrent à l’huile essentielle des propriétés parfois fort différentes de celles de la plante dont elle provient, voire même une certaine toxicité. C’est en cela que l’aromathérapie diffère de la phytothérapie. La dénomination d’huile prête parfois à confusion : les huiles essentielles ne sont pas des corps gras mais au contraire des substances volatiles. Par opposition, on parle d’huiles fixes pour celles contenant des lipides. Beaucoup sont incolores ou jaunâtres, mais les nuances sont très variées, du jaune verdâtre au brun rouge en passant par le bleu.
Insolubles dans l’eau, il faut les solubiliser dans un peu d’alcool ou un corps gras avant toute utilisation et ne jamais les utiliser à l’état pur, sauf cas particulier clairement spécifié.